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Iruzkinak

Bihiak baratzean (2)

Nizako kuia luzea : 9 m², 71 kg, ustez baino hobe
Azuki babarruna : 16 m², 4.3 kg, uzta “teorikoaren” erdia ta guti gehio.
Uzta horiek gehiegi extrapolatu gabe ere, tokian bihiak haztearen funtsa zalantzan ezartzen dute. Lehen iduriz, 25 m²tan kuiak bakarrik haztea onuragarriagoa litzateke, etekin orokor hobe bat lortuz.

Etekina
Etekina, hazitako hedadura banakazko elikagaien pisua baino sistema batean bildutako energi erabilgarri multzoa (Bill Mollisonen arabera) dela onartuz, orduan babarrunek emandako biomasa, lurrari ekarritako nitrogenoa eta (ez hain neurgarri bainan zinezkoa) lurraren egituraren hobetzea etekin horren zati bat dire. Hazketa planak pixkat aldatzen ditu ikuspegi horrek, babarrunen zatia ez baita esperotako janarizko ekarpenaren arabera bakarrik erabakitzen.

Tokia
Baratze bat toki egokia ote da bihi-landareak hazteko? Lehen aipaturiko artikuluan erraten nuen bezala, ez-laborariek erabiltzen ahal duten toki ttikiak, barazki freskoen garraioari lotutako hersturek eta haien garestitasunak (bihiei konparatuz), etxe ondoko lur eremu ttikietan bihien hazketari barazkien hazketa nahiagoarazten dute. Permakulturazko ikuspegi batean, lur eremu horiek erabiltze haundiko zonei dagozkie, eskuzko zaintzea behar duten hazketa ekoizkorrei (m²ko kilotan), beraz artoa baino sarbak, adibidez.

Azoka trukaketak
Ordua gauza horein malda segitzen badut, kuia eta bertze barazki gehiago haziko ditut, eta babarrun gutiago.
Bainan halere ez dut uste nere janari zihurtasuna kolokan izanen denik, nere kaloria/proteina iturrietan aniztasun aski uzten badut, iturri horiek kanpokoak izaten badira ere tokikoak izaten jarraituko dute. Arroltzetaz pentsatzen dut batez ere, bazkarik hazi gabe ekoizten ahal direla (aurten hori entseatuko dut), eta mendian (nolazbait “5. zonan“) biltzen diren gaztainetaz ere. Azuki batzuk hazten jarraitzen ahalko dut, bainan horietan nere sustatzea oinarritu gabe.
Haratago joanez, tokiko barazki-ekoizle bati barazkiak erosten dizkiotenak eta era berean baratze bat zaintzen dituztenak haien barazki-ekoizlea bihiak hazterat bultzatzen ahal dute. Barazki-ekoizleei loturiko kontsumitzaileetatik nolazbait bihi-ekoizleei lotiruko baratzezainetara pasatzea.

Des grains dans le jardin (2)

“dans les 10 à 11 m2 pour en produire 5kg, en biointensif, alors que sur la même surface peuvent venir 50kg de courges sur la même saison”, disais-je
Pour la saison 2008,
Courge longue de Nice : 9 m², 71 kg, record battu.
Haricot azuki : 16 m², 4.3 kg, soit tout juste la moitié de la récolte “théorique”.
Sans vouloir trop extrapoler ces récoltes, elles me posent quand-même localement la question de la pertinence de cultiver des plantes à grains. Le constat étant qu’a priori il aurait été plus avantageux de cultiver 25 m² de courges, le rendement global en eut été meilleur.

Rendement
Si on considère que le rendement n’est pas uniquement un poids d’aliments produits par surface cultivée, mais l’ensemble de l’énergie utile emmagasinée par un système (dixit Bill Mollison), alors la biomasse fournie par les plants de haricots, l’azote qu’ils apportent au sol, et (moins mesurable mais réel) leur amélioration de la texture du sol font partie de ce rendement. Cette approche change un peu les plans de culture, car la proportion de haricots n’est plus définie seulement en fonction de l’apport alimentaire qu’on compte en tirer.

La place
Est-ce qu’un jardin est l’endroit adéquat pour cultiver des plantes à grains? Comme j’en parlais dans l’article précédemment cité, la faible place dont disposent les non-agriculteurs, les contraintes liées au transport des légumes frais et leur prix relativement élevé (par rapport au prix des grains) font préférer la culture de légumes à celles des plantes à grains dans les petits bouts de terrain près des maisons. Bouts de terrain qui dans une optique permaculturale correspondent aux zones d’usage intensif, dévolues aux cultures productives (en kilos par m²) mais demandant du soin manuel, soit plutôt des bettes que du maïs.

Echanges marchands
Bref si je vais dans le sens de ces éléments j’aurai tendance à cultiver plus de courges et autres légumes, et moins de haricots.
Et je pense que ce n’est pas pour autant que ma sécurité alimentaire sera compromise, si je diversifie mes apports en aliments caloriques/protéiques, qui sans être tous autoproduits n’en seront pas moins locaux. Je pense notamment aux oeufs, qu’on peut produire sans culture fourragère (je teste ça cette année), et aux châtaignes, récoltées à la montagne (soit dans la “zone 5“, en quelque-sorte). Je pourrai toujours faire quelques azukis dans mon jardin, où ils remplissent aussi leur rôle, mais sans faire peser sur eux la responsabilité de me sustenter.
Et en allant plus loin, les gens qui se fournissent en légumes chez un maraîcher local et qui en même temps jardinent peuvent inciter leur maraîcher à cultiver des plantes à grains. Passer en quelque-sorte de consommateurs associés à des producteurs de légumes à des jardiniers associés à des producteurs de céréales.

heldu izan (2)

Le fait – l’Unité du monde – me plantait là, incapable d’en bien parler, à cause de son évidence. Je ne savais que répéter : «il y a un seul monde. Les choses extérieures n’existent que si tu jettes vers elles tout ce que tu portes en toi. Quant aux choses intérieures, tu ne les verras jamais bien, à moins que tu ne laisses entrer toutes celles du dehors.»
Passer de la lumière interne à celle du Soleil, ce n’était pas l’affaire des sens : un déclic suffisait, un très léger changement de point de vue – comme de tourner la tête d’un centième de cercle.

Jacques Lusseyran, Et la lumière fut

révolution verte

Dès les premières semaines, elle fit allusion à un petit accroc dans le programme d’élevage de cochons inauguré par les marines en 1915, mais tu mis plusieurs mois à comprendre ce qui s’était réellement passé. Un des premiers projets de ces êtres humains roses et rondelets en Haïti avait été de donner des cochons roses et rondelets aux paysans noirs et maigrichons qui, jusque-là, s’étaient parfaitement contentés de leurs cochons noirs et maigrichons, descendants des sangliers qui avaient sillonné l’île à l’époque de sa gloire boucanière. Les cochons noirs raffolaient des ordures, ils vivaient dans les basses-cours et y maintenaient une propreté impeccable en mangeant les épluchures de mangues et de bananes plantains et d’avocats qui traînaient par terre, s’engraissant et somnolant sous le soleil et jouant avec les enfants jusqu’à ce qu’on les abatte enfin en janvier pour la fête de l’Indépendance. Les cochons roses, en revanche, étaient des snobs : ils faisaient les dégoûtés devant les ordures haïtiennes, refusant d’y mettre le groin, et on ne pouvait guère demander aux paysans d’utiliser leur faible récolte de maïs et de haricots pour nourrir les cochons alors qu’elle suffisait à peine et même à grand peine pour nourrir leurs propres enfants avec parfois quelques poignées excédentaires à vendre au marché, alors les cochons roses étaient morts de faim et les basses-cours s’étaient remplies de déchets qui avaient attiré des mouches qui avaient répandu des microbes qui s’étaient emparés des corps vulnérables des enfants, de sorte que ceux-ci étaient maintenant de plus en plus nombreux à s’allonger par terre et à rouler des yeux vitreux et à rendre l’âme.

Nancy Huston, Cantique des plaines

alternativisme

Peut-être que si la critique de l’ordre existant reste le plus souvent confinée dans une sorte de ghetto, c’est parce-que ceux qui la portent fondent leur démarche uniquement sur ce qui les distingue de la majorité des gens, et ils se croient obligés de censurer tout ce qui les en rapproche.

Mona Chollet

nation

Il ne s’agit pas seulement des habitants d’un pays ni de l’ensemble des personnes qui parlent une même langue mais encore et surtout d’un pluriel réconfortant, de l’une des multiples façon de dire nous. Synonyme, donc, de famille, de société, de groupe ; synonyme aussi, du moins au début, de confrérie, d’alliance, de communauté, de cercle d’amis ; synonyme enfin – à l’heure où les étendards flottants ne font plus vibrer le coeur de l’homme intelligent – de chimère, d’illusion, de mensonge pieux. “Si je dis que je me sens seul, c’est que je n’ai plus la force de dire nous“, écrivait un poète Basque dans sa dernière lettre. S’il avait été Chinois ou Japonais, peut-être eût-il dit : “Avec le singulier et le pluriel, nous sommes trois : moi, nous et un pont qui s’est effondré.”

Bernardo Atxaga

(en écho à une remarque de Nicollas)

OSB

Ça veut dire : On S’en Branle. OSB est né dans certaines universités, parmi des professeurs jeunes qui ne sont pourtant pas des débutants. Ce n’est pas un parti, pas un mouvement, pas un club. OSB ne dispose d’aucune structure, ne mène aucune action particulière, n’oblige à réciter aucun catéchisme. Le sigle est né par hasard, d’une boutade lancée un jour de dégoût majeur. Qu’on n’agite pas trop vite un doigt vengeur : ces gens-là sont tout sauf des indifférents, des cyniques, des égocentriques. Au sens le plus fort du mot, ce sont des chercheurs. Ils ont pesé avec gravité le monde où ils évoluent et où ils voient leurs étudiants s’enfoncer comme dans un marais. Résultat : à tout ce que pense ce monde, à tout ce qu’il dit, à tout ce qu’il propose, à tout ce qu’il exige, à tout ce qu’il manigance, à tout ce qu’il veut conserver, transformer, supprimer, ils savent, ils savent pour eux, ils savent pour la jeunesse, que la réponse est : OSB. Ce n’est pas un cri de guerre. Ce n’est pas une révélation mystique. Ce n’est pas un appel politique. Ce n’est pas un mouvement culturel. Une provocation ? Si l’on veut, mais une provocation à, une invitation à. À quoi ? Je ne sais pas. Chacun trouvera. À chercher, peut-être, à tout chercher ? «Ce que nous cherchons est tout.» Ma génération aurait reculé, au moins en public, devant une formulation aussi verte. N’importe. «Des cerveaux bien irrigués», disait Stanislas Fumet de la plupart des intellectuels de son temps. OSB, affirmation par la négative, a raison de rappeler, même vigoureusement, à la cérébralité nerveuse et empotée de l’époque que l’intelligence, elle aussi, a ses sources secrètes.

J’attends naturellement qu’on s’insurge contre le nihilisme d’OSB. J’attends la pieuse expression de cette indignation et l’encourage à se manifester sans délai. Celles et ceux qui feignent aujourd’hui de ne pas comprendre que le vrai nihilisme est là, parmi nous, dans nos cœurs, dans nos esprits, dans nos corps, qu’il est quotidien, concret, convivial, citoyen, libéral, socialiste, patronal, syndical, conservateur, révolutionnaire, snob, populaire, banlieusard, centrevillard, public, privé, croyant, incroyant, chaste, bambochard, qu’il prolifère dans la marge et dans la page, qu’il habite la totale totalité de la société française, européenne, occidentale, sans parler de ses «avancées» et de ses «percées» ailleurs ; celles et ceux qui n’ont pas la droiture d’âme minimale pour sentir qu’OSB et tout ce qui lui ressemble, c’est un effort terrible, inspiré à parts égales par le dégoût et par l’amitié, pour tendre un miroir à tous les cadavres, dominants et dominés, dans la folle espérance qu’une seule cellule y soit encore vivante, qu’OSB, c’est le courage de croire que moins par moins, ça fait plus, que le nihilisme n’est mortel qu’autant qu’on n’ose pas le regarder en face et prononcer son nom, qu’on le chouchoute et le civilise, qu’on le dorlote et l’institutionnalise, qu’on le pelote et qu’on le décore, qu’on l’épargne et qu’on l’investit, qu’on le nuance et qu’on le commente, qu’on le raisonne et qu’on le moralise, celles-là, ceux-là, qu’ils se lèvent et qu’ils s’indignent ! Et si, regardant autour d’eux, ils constatent que personne ne se lève, qu’ils se demandent alors où a bien pu passer cet ennemi redoutable, et qui l’a désigné, et ce que signifie le silence lourd qui s’est soudain abattu sur la foule.

Jean Sur, Le marché de Résurgences (XXXVIII)

Toki-jaleak… bihiak baratzean?

Hor ikusia : http://www.locavores.com/
Bizi naizen tokiaren inguruko 160km-ko tarte batean, ni neuk hazitako bizpahiru gauzetaz gain, artoa, oilasko eta kiwiak Ipar Ekialdean (Auñamendipea, Landak eta Biarno beherea) ; behi eta ardiak, zerri batzuk, sagar eta sagarnoa Ekialdean (Auñamendiak) baita kiwi batzuekin, eta Mendebaldean (Kantauri mendiak) baita babarrun beltz batzuekin ; lupiña, txitxarroa, berdela, perlita eta bertze arrainkia Ipar-Mendebaldean (Bizkaiko Golkoan), arno beltza, oliba olioa, barazki frango, fruitu hezurdunak, gari gogorra, zekalea eta eguzkilorea Hegoaldean (Herribehera eta Ebroko ibarra), gatzaga batzuk eta barazki eta arroltz ekoizleak han hemenka.
“Toki-jatea” laket zait bere ideian, jaten duguna ezagutzen dugun eskala batean kokatzen baitu, irudikatzeko errexa baita ere gure bidaietan hautemagarria. Muga batzuk ikusten laguntzen du, gustuko duguna eta gure ingurunearen ahalak egokitzeaz (ez beti errexa), gustuko ginukeen ekoizteko era eta berezkoa egokitzeaz (ezta ere errexa), toki batean gauden kopurua eta “tokiak” denak elikatzeko duen ahalmena egokitzeaz, eta – “tokiaren” maila gutituz – gure elikadura eta hau bera, osoa edo zati bat, ekoizteko ahalmena – astiz, tokiz eta trebetasunez – egokitzeaz, bakarrik edo elgarrekin. Horrela, asti gehiago izateko eta trebetasunak elgar osatzeko elgarrekin antolatuz ere, bi muga gelditzen dire : toki eskasa, eta beharrez azoka-trukaketen bidez lortutako gauzak, horiek dirua izaterat behartzen dutenak, eta horretarako lana saldu.

azoka trukaketak
Olioa, fruitu gehienak, arrain gehiena, irina, sagarnoa, klima edota tresneri berezi bat behar dituzten gauza guziak, baita “tokikoak” ez diren irrisa eta leketakoak, erosi baizik ezin ditudan gauzak dire. Jaten ez dena bainan beharrezkoa dena aipatu gabe. Halere, laborantza sortu zenetik beti horrela izan dela iduritzen zait, eta gizarte laborariago baterat itzultzen bagina horrela izanen litzaketela ere.

tokia
Gure eskualdeetan, jende gehienak hirtan bizitzea egin du XX. mendeak, eta haien astia janaria ekoiztea baino bertze ariketetan gehienbat igarotzea (bainan ez beti laket dituzten gauzatan). Ideia saiakera bat aipatu nuen, bainan aukerak nahiko eskas iduritzen zaizkit (bainan agian oker nago), gaurko egoeran bederen, eta ez dakit zer iritzi horretaz.
Arazoa badago ere, bertze era batean, baratzeak dituztenentzat. Artikulu hontan (inglesez), Zeldari bukaera beharbada laket izanen zaiona, gure elikadura sistema konpontzeak baratzea egitea baino ainitz gehiago beharko dugula, bihiak (laborak, leketakoak, oliodunak) gure elikaduraren osagai nagusi bat direla eta, gaurko gosearen matxinadak irrisari eta ogiari dagozkie gehienbat, eta ez “luzokerrei eta granadei” artikuluak dion bezala.
Bainan jaun horren arabera, bihiak baratze baten heinean hazi daitezke, bihi landareak lurraren emankortasunarako ezinbertzekoak direla eta. Nere behaketen arabera, ez da hain errexa. Ez da gaizki aukeratu behar, artoa auzoaren F1 artoarekin gurutzatzen baita, amarantak uda hits eta bustiak gustuko ez baititu, eguzkiloreak bareak eta gero kardamero, kaskabeltz eta amilotxak, baratzezaina baino zihurrago elikatzen baititu, kinoa landarean bertan hazitzen baita euri gehiegi izanez, neguko laborak (zekalea, garia, oloa) etzaten baitire jorraila eta maiatzeko zaparraden pean. Aro zaharretakoa geratzen da, XVI. mendea baino lehen artoaren ordez egiten zena : artoxehea. Leketakoentzat alta errexagoa da, bainan biomasa gutiago egiten dute, eta era guziz nahiko lan behar dute, eta nahiko toki iduriz : 10 edo 11m2, 5kg ekoizteko, biointensiban, toki eta denboraldi berberetan 50kg kuia ateratzen ahal direlarik, edo 3 egunetan 2kg sarba, hozteetan ezik.

Horregatik agian norbere laukitxoan batek ekoizpen haundiko barazkiak egitea nahiago izaten ahal du, bolumena ugaritasun elikagarria delakoan. Beharbada ere diruaren gatik, barazkiak “oinarrizko elikagai” nahiko garestiak direla eta, laborak eta leketakoen ondoan. Aro zaharretan, gaur baino jende gehiagok haien lur puska zuten etxetik hurbil, hortan eltzekarirako barazkiak eginez eta ez laborak. Beharbada ere gauza gutiago mantsoago garraiatzen zen garai batean, elikagai freskoak izateko era bakarra ondoan izatea zen. Permaculture 2 liburuan, Bill Mollisonek lantzeko lur garrantzitsuena etxe bazterrekoa dela dio, hortan toki gutiena bainan zaintze gehiena behar duten landareak egiten direlarik : barazkiak.

Horrek guziak, bai hiriko bizian baita lur eremu ttiki baten erabileraren ohitura eta errextasunetan, bertzeek ekoiztako bihien gatibu egiten ahal gaitu, batez ere bertze horiekiko harremanak azokakoak baizik ez badire.

Bainan 5kg babarrunetan, 50kg kuian baino proteina gehiago dagoela jakinez, landatze planak egitean bi aldiz pentsatzea merezi du.
Jarraipena geroago…

Locavores… des grains dans le jardin?

Vu ici : http://www.locavores.com/
Dans un intervalle de 160 bornes alentour de chez moi, il y a, outre les trois bricoles que je fais pousser moi-même, du maïs, de la volaille et des kiwis au Nord-Est (piémont Pyrénéen, Landes, bas Béarn) ; des vaches et des brebis, quelques cochons, des pommes et du cidre à l’Est (Pyrénées) avec aussi des kiwis, et à l’Ouest (Monts Cantabriques) avec aussi des haricots noirs ; du tacaud, du bar, du chinchard, du maquereau, du merlan bleu et autre poiscaille au Nord-Ouest (Golfe de Gascogne), du vin rouge, de l’huile d’olive, pas mal de légumes, des fruits à noyaux, du blé dur, du seigle et du tournesol au Sud (Herribehera et vallée de l’Èbre), et quelques salines et des petits producteurs de légumes et d’oeufs ici et là.
Le “locavorisme” me plaît dans sa démarche, car il recentre ce qu’on mange à une échelle qu’on connaît, qu’on peut facilement se représenter mais aussi qu’on peut percevoir dans nos déplacements. Il aide aussi à voir certaines limites, qui relèvent de l’adéquation entre ce qu’on aime et ce que notre milieu permet (pas toujours évidente), entre la façon dont on aimerait que ça soit produit et la façon dont c’est réellement produit (pas évident non plus), entre le nombre qu’on est à un endroit donné et la capacité du “local” à fournir tout le monde, et – en rétrécissant le rayon du “local” – entre notre alimentation et la possibilité – en temps, en place et en savoir-faire – d’en produire tout ou partie, seul ou à plusieurs. C’est là que je me rends compte que même en s’organisant à plusieurs pour avoir plus de temps et combiner les savoirs-faire, il y reste deux limites : le manque de place, et les choses faisant obligatoirement l’objet d’échanges marchands, et supposant donc d’avoir des sous, et pour cela de vendre son travail.

Échanges marchands
L’huile, la plupart des fruits, la plupart du poisson, la farine, le cidre, toutes choses qui nécessitent un climat et/ou un équipement particulier, puis le riz et les fabacées qui ne sont pas “locales”, sont des choses que je ne peux qu’acheter. Sans parler de tout ce qui ne se mange pas mais qui est nécessaire quand-même. Ceci étant j’ai l’impression que ça a plus ou moins toujours été le cas depuis que l’agriculture existe, et que ce serait encore le cas dans l’hypothèse où on revient à une société plus agricole.

La place
Le XXème siècle a fait que sous nos latitudes la plupart des gens habitent dans des villes, et passent leur temps à autre-chose qu’à produire leur alimentation (mais pas forcément à des choses qui les enchantent). J’avais mentionné une esquisse d’idée à ce sujet, mais les opportunités me semblent globalement maigres pour la plupart (mais je me trompe peut-être), du moins dans le contexte actuel, et je ne sais pas trop quoi en penser.
Le problème se pose aussi, de façon différente, pour ceux qui ont des jardins. Dans cet article (en anglais), dont la conclusion plairait peut-être à Zelda, on nous dit que réparer notre système alimentaire demandera bien plus que de jardiner, vu que les grains (céréales, fabacées, oléaginaux) sont un élément crucial de notre alimentation, les émeutes de la faim actuelles concernent essentiellement le riz et le pain, et pas “les concombres et les grenades” comme il est dit dans l’article.
Or d’après ce que dit ce monsieur, les grains sont productibles à l’échelle d’un jardin, les plantes à grains étant même nécessaires au maintien de la fertilité du sol. D’après mes observations locales, c’est moins simple. Il faut pas se planter, entre le maïs qui se fait polliniser par le maïs F1 du voisin, l’amaranthe qui aime pas les étés gris et mouillés, le tournesol qui nourrit plus sûrement les limaces puis les chardonnerets et les mésanges que le jardinier, le quinoa qui germe sur pied s’il pleut trop pour lui, les céréales d’hiver (seigle, blé, avoine) qui se couchent sous les averses d’avril et mai. Reste la valeur ancienne, ce qui avait ici avant le XVIème siècle le nom qu’on donne aujourd’hui au maïs
(artoa), à savoir le millet. Pour les fabacées en revanche c’est plus jouable, mais elles font moins de biomasse, et dans tous les cas demandent également pas mal de boulot, et surtout de place en apparence : dans les 10 à 11 m2 pour en produire 5kg, en biointensif, alors que sur la même surface peuvent venir 50kg de courges sur la même saison, ou encore 2kg de bette tous les 3 jours, hors période de froid.

C’est peut-être ça qui tend à faire préférer cultiver dans son petit carré des légumes à gros rendements, peut-être avec l’impression que volume est synonyme d’abondance nutritive. Peut-être aussi pour une question de rentabilité financière, les légumes étant des “produits de base” assez chers par rapport aux fabacées et céréales. Historiquement, plus de gens qu’aujourd’hui avaient leur bout de terrain près de chez eux, ils y faisaient essentiellement leurs légumes à soupe et non pas leurs céréales. Peut-être aussi parce-qu’à une époque où on transportait moins de choses moins vite, la seule façon d’avoir des produits frais était de les avoir à côté. Dans Permaculture tome 2, Bill Mollison nous dit que le terrain le plus important à cultiver est celui juste à côté de la maison, où se trouvent justement les cultures demandant le moins de place mais le plus de soin, à savoir les légumes.

Tout ça, soit dans la vie citadine, soit dans les habitudes et la commodité de l’usage d’un petit espace de terre, peut rendre captif des grains produits par d’autres, surtout si les échanges avec ces autres ne sont que marchands.
Mais quand on sait que dans 5kg de haricots il y a plus de protéine que dans 50 kg de courge, il y a de quoi y réfléchir à deux fois en faisant ses plans de culture.
La suite plus tard…

aztarna

Mugimendu ekologista ainitz, Greenpeace buru, planeta salbatzeko tokiko mailan aritzerat bultzatzen gaituzte. Orain dela guti irakurritako artikulu hori Ipar poloko izotz geruzaren urtzeaz ari da, eta “mugi zaitezte” dio. Horrelako ainitz badire. Orain dela guti Deun lagunak zion bezala, hitz gutitan gauza ainitz biltzen dituzten bere esaldien batean : “Ez da oso begirunezkoa norbait planetari begirunea izaterat behartzea, begirune hau menperatzen ez ditugun bainan isilarazi nahi gaituzten emaitza zientifikotan oinarritzen delarik”.
Urrun gertatzen denaz ohartzea ez da txarra. Bainan mail globalean pentsatzea, tokian aritzeko, funts gutikoa da. Asmo on batetik etortzen da zihur aski, bainan egiten dudana ez dut planetaren egoerari lotu nahi, tona bilioikan zenbatzen diren gauzak ezin baititut hauteman, ezta ere horien gain izaten ahal dudan ekimena. Planetaren mailan izanen dudan eragina gogoan izanez aritzeak ezintasunerat edo abstrakzio hutserat bideratuko nau, eta gehienetan bietarat.
Abstrakzio huts adibidea, ea ekohiritar zintzo bat naizen jakinarazten dautana, nere aztarna ekologikoa da. Ea nere eguneroko ekimenak, nere etxebizitza eta nere elikadura planetaren baliabideen ez-agortzearekin bat dauden ala ez jakinaratzen daut, eta aztarna ttiki bat izateko oso harro egiten nau, edo aldiz haundiegi bat izateko lotsati, eta Jasangarritasunaren Sainduari bere barkamena eskatarazi.
Bizi baldintzak ateratzen ditugun baliabideekiko loturak zenbaki soil batean laburbiltzen ditu aztarna horrek. Mail globalean oinarritutako gogoetak tokiko mailan aplikatzen ditu, eta adibidez haragi eta esneki ainitz jaten dituen norbait, bere etxe inguruan dituen larreetan bizi diren abereetatik hartuak (larre horiek bertze erabilerarik ez luketelarik), eta eguerdiro hamburgestegi batean jaten duen bertze norbait, hainbertze elikagai animal jateagatik antzeko “elikadura aztarna” bat izaten ahalko dute, elikatzen dituzten baliabideekiko harremanak zerikusirik gabe izanez. “Bai noski bainan aztarna kalkulatzeko bakoitzaren berezitasun guziak ezin dire kontutan hartu” erran daiteke. Hain zuzen, hori ez zait gustatzen kalkulu hortan. Aztarna horrek planetaren mailan baizik ez du zentzurik (interesatzen zaienentzat), bainan ez norberaren mailan, uniformizatzaile bihurtuz, bizitzaren aniztasunari, eta inguratzen gaituzten ekosistemekin harreman finak izateko ahalmenari kasurik ez eginez. Aztarna hori den bezala mail batetik bertzerat pasatuz, harekin lotua garen ingurunea urrun atxikitzen dugu, horrekiko harremanak ezagutzeko erabiltzen dugun kalkulu baten bidez, eta itsu bezala aritzen gare, abstrakzioz hauteman baizik ezin dugun planetazko krisi baten aintzinean.
Hautemateen bidez zentzua dugula uste dut (Augustin Berque ari den bezala), eta Anton Txekhoven esaldi batetaz oroitzen naiz : ironiaz begiratzen nauzue, erraten dautzuetan guzia atzeratu eta zintzotasun gutikoa iduritzen zaizue, bainan moztetik salbatu dudan oihan batetik hurbil ibilki naizenean, edo nere eskuz landatutako baso gazte bat xuxurlatzen entzuten dutanean, klima bera pixkat jabetzen dutala sumatzen dut.

Empreinte

Beaucoup de mouvements écolos, Greenpeace en tête, nous enjoignent à agir local pour sauver la planète.
Un article que j’ai lu récemment parle de la fonte de la calotte du pôle Nord et dit “bougez-vous le cul”. Des comme ça il y en a plein. Comme le disait récemment Deun dans une de ses phrases qui résument beaucoup de choses en peu de mots : “Ce n’est pas forcément respectueux d’autrui que de l’obliger à respecter une planète, ce respect étant lui-même largement défini à partir de compte-rendus scientifiques qui nous échappent, mais qui sont censés nous clouer le bec.”
Être renseigné sur des choses qui se passent loin n’est pas un mal. Mais penser global pour agir local, ça gonfle. Je ne doute pas que cela parte d’une bonne intention, mais je refuse de relier l’état de la planète avec ce que je fais, car les choses qui se chiffrent en milliards de tonnes sont des choses que je ne peux pas percevoir, et sur lesquelles mon action ne m’est pas perceptible. Agir en pensant à mon impact sur ces problèmes à l’échelle planétaire me conduira soit à l’impuissance, soit à rester dans l’abstraction pure, et bien souvent les deux.
Exemple d’abstraction pure, me permettant de savoir si je suis un honnête écocitoyen, c’est mon empreinte écologique individuelle. Elle me permet de savoir si mes activités quotidiennes, mon habitation et ma nourriture sont compatibles avec le non-épuisement des ressources de la planète, puis d’être super fier d’avoir une petite empreinte, ou au contraire de culpabiliser d’en avoir une trop grande puis de faire une action carbone pour expier mes péchés.
Cette empreinte réduit à un simple nombre nos liens avec les ressources dont on tire notre subsistance. Elle applique à l’échelle locale des considérations tirées d’un constat global, et par exemple quelqu’un qui mange beaucoup de viande et de produits laitiers issus des bêtes qu’il a sur des pâturages extensifs situés autour de chez lui (pâturages qui auraient difficilement un autre usage), et quelqu’un qui mange tous les midis dans un fast food, auront peut-être de par leur consommation de produits animaux une “empreinte alimentaire” proche, avec des rapports complètement différents aux ressources qui les nourrissent. “Oui mais bon on ne peut pas prendre en compte toutes les particularités de chacun pour calculer son empreinte”, pourrait-on dire. C’est justement ça que je n’aime pas dans ce calcul. Cette empreinte n’a de sens qu’à l’échelle planétaire (pour ceux que ça intéresse), mais aucun sens à l’échelle individuelle où elle devient uniformisante, ne faisant pas cas de la diversité de la vie et de la variété des possibilités de vivre intelligemment avec les écosystèmes qui nous environnent. En transposant cette empreinte telle quelle d’une échelle à l’autre, on maintient à distance l’environnement avec lequel on est lié, à travers un calcul auquel on se réfère pour juger de nos interactions avec cet environnement, et on agit en aveugle face à une crise planétaire qu’on ne peut percevoir autrement que par des vues de l’esprit.
Je crois plutôt que c’est par les sens que nous avons du sens (comme le dit Augustin Berque), et je me rappelle d’une phrase d’Anton Tchekhov :
Vous me regardez avec ironie, tout ce que je vous dis vous semble périmé et peu sérieux, mais quand je passe à proximité d’une forêt que j’ai sauvée du déboisement, ou encore quand j’entends bruire un jeune bois que j’ai planté de mes propres mains, je sens que le climat lui-même est un peu en mon pouvoir.

heldu izan

Hor erraten nuenaren jarraia.
Ongi jateaz bakarrik ez gare bizi, egunero 30 minutu ibiltzeaz eta 2 hektare baino gutiagoko aztarna ekologiko bat izateaz. Janari eta atsedena ez du gorputzak bakarrik behar, horrela balitz bizitzea bizirautea baizik ez litzateke. Bainan bizirauten baizik ez dutenei ere, makinak bezala tratatuak direnei edo haien burua makina gisa tratatzen dutenei, noizbait zerbait askatzen zaie, maiz ulertu gabe, gaizki ibilki dena alde baterat utzia baita.
Ez dago bakarrik gure oinak ibiltzen diren mundua, gure baitan pizten diren bazterrak ere, eta horien itzaltzea berelbarritze era bat da. Iratzarririk amets egiteko gogoa, lurra bustitzen entzuteko gogoa, xukatzen duen haizea azalean sumatzeko gogoa, zuhaitz batean adarretan hatzak ikusteko gogoa, zuhaitzik ikusteko gogoa ez dagoen tokitan, denboragabeko iragan baten irudiak norbere baitan jariatzen utzi, gelditzeko gogoa, gauzak pasatzen sumatzeko. Horren ordez, asmo guzi horiek ez balira bezala egiten dugu, helduak garelakotz eta haurkeritan galtzeko denborarik ez baitugu, lanean eraginkor aritzeko hor gaudela eta bizirauteko makinak bezala ari gare. “Alde egin beharra” gelditzen da, gune zabalen, bazter berrien, sentsazio baketsu eta indarberrigarrien bilaketa, horren mukurua behar eta bilaketa horiek merkatuak direla, hegazkinen bitarteko bidaiez edota itsas-terapiez, berelbarritzera eramaten gaituenaren onerako. Eta noski ez du fitsik konpontzen. Morfina injektatzen duzu egunero nigan, bainan ezin nigan txertatu harriduraren hazia, substituzioaren garai nakar honetan.
Heldu izatea, hasteko, zuhur izatea da, dagoena ikustea da. Munduaren gogortasunari aurre egitea gure barne bazterrak ezeztatuz, eta bazter horiek hesituak, histuak, zatituak edo suntsituak izaten uztea, ez da zuhur izatea. Haunditzea, ez da barne mundu hau baztertzea, ezta ere ukatzea. Bizirauteko egin behar dena egitean haunditzen ahal da, hazi hau hazi eta haunditzeko une oso bat utziz. Biziraun nahi izateko bizi behar da, eta bizitzeko gure barneari jaten eta atseden hartzen utzi. Eta batez ere, barne hori basa atxiki, bere gerezi loreekin bainan ere bere lahar, adar ustel eta lohizko putzuekin. Ez egin balizatutako erreserba bat, harri ttikizko bideekin eta hesiz inguraturik, gure osasun-kapitalaren kudeaketa optimizatuarako antolatua, ez luke suntsitzea baino askoz gehiago balioko.
Ametsa ez da gehiegizkoa, ez da ere beti ekimenaren etsaia. Beharrezkoa da. (De la bonne distance à prendre avec le réel, Mona Chollet)

Être arrivé / Être adulte
Suite de ce que je disais .
On ne vit pas qu’en mangeant bien, en marchant 30 minutes par jour et en ayant une empreinte écologique inférieure à 2 hectares. Il n’y a pas que le corps qui a besoin de se nourrir et de se reposer, si c’était le cas la vie se limiterait à la survie. Mais même chez ceux qui ne font que survivre, qui sont traités ou se traitent eux-mêmes comme des robots, il y a quelque-chose qui finit par lâcher un jour ou l’autre, souvent dans l’incompréhension, car ce qui va mal est trop ignoré.
Il n’y a pas que le monde où marchent nos pieds, il y a aussi les paysages qui s’allument en nous, et les éteindre est une forme d’automutilation. Envie de rêvasser, envie d’écouter la terre qui se mouille, envie de sentir sur soi le vent qui l’essuie, envie de voir des doigts dans les branches d’un arbre, envie de voir des arbres là où il n’y en à pas, laisser venir en soi des images d’un passé intemporel, envie de s’arrêter, pour sentir passer les choses. Au lieu de ça, on fait comme si toutes ces aspirations n’existaient pas, parce-qu’on est adulte et qu’on n’a pas de temps à perdre dans des choses d’enfant, parce-qu’on est là pour s’activer et être efficace, on fait semblant d’être des machines à survivre. Reste un “besoin d’évasion”, une recherche d’espace, de nouveaux paysages, de sensations paisibles et réconfortantes, le comble étant que tout cela est monnayé, à travers des voyages en avion et des cures de thalasso, par cela-même qui nous fait nous automutiler. Et bien sûr cela ne résoud rien.
Tu injectes de la morphine en moi tous les jours, mais tu ne peux pas implanter en moi la graine de l’étonnement, dans cette époque apathique des substitutions.
Être adulte, c’est d’abord être lucide, c’est d’abord voir ce qui est. Affronter la dureté du monde en ignorant nos paysages intérieurs, et laisser ces paysages se faire clôturer, ternir, découper ou dévaster, ce n’est pas être lucide. Grandir, ce n’est pas renoncer à ce monde intérieur, encore moins le nier. On peut grandir en faisant ce qu’il faut pour survivre, et en gardant un espace intact pour que cette graine germe et grandisse. Pour vouloir survivre il faut vivre, et pour vivre il faut laisser notre intérieur se nourrir et se reposer. Et surtout, garder cet intérieur sauvage, avec ses fleurs de cerisier mais aussi ses ronces, ses branches mortes, ses flaques de boue. Ne pas en faire une réserve balisée, avec des chemins de gravillons et des barrières autour, planifiée pour une gestion optimisée de notre capital-santé, cela ne vaudrait pas beaucoup mieux que la dévastation.
Le rêve n’est pas un luxe, pas plus qu’il n’est forcément ennemi de l’action. Il est nécessaire. (De la bonne distance à prendre avec le réel, Mona Chollet)

azadia

Aza adardunak pentoka gainean – 2008ko Epailak 21
Choux branchus, sur butte – 21 Mars 2008

aza oihana

La biointensive, c’est quand-même bien.